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Noël, un vecteur universel d'émerveillement

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Mes réflexions me poussent parfois à m'interroger au sujet de la notion d'émerveillement, à travers les âges; notion que les gens se refusent manifestement de plus en plus…


L'être humain, en l'occurrence, traversé ça et là par de généreuses foudres mentales, non assouvi de la vanité du temps qui passe, s'en prive à dessein, pour arborer ses pseudo-masques d'âge mûr avant l'heure, quitte à s'étouffer dans sa fierté, voilà qui est fort dommage !
C'est un peu comme si le fait de se prendre un peu moins au sérieux devait instantanément l'enfermer dans les méandres de je ne sais quelle vergogne insubstantielle.

Vous m'en direz tant, face aux fameux pessimistes qui assènent que l'émerveillement n'est qu'un "truc de gamin", un "monde de bisounours"; et qui fatalement, à posteriori, se noient dans des océans de regrets, lorsqu'arrivant à un certain âge, ils se mettent subitement à ressasser qu'ils auraient dû faire ceci comme cela, profiter davantage…
Ce qui reste fondamentalement une quête de quiétude est en l'occurrence dévoyé, transformé en écueil, sans véritable causalité. Attitudes rigides, futiles, triviales, lisses…j'en passe et des meilleures. Néanmoins, aucune liesse ne peut naître d'une telle auto-censure.
Et là aussi, j'ai la conviction profonde qu'un juste milieu est possible, afin d'en extraire ce qu'il y réside de plus vital.
Pourquoi donc ne pas essayer de sublimer l'histoire, en invitant les grands sceptiques du bonheur à s'y ouvrir un peu plus ? Et puisque nous n'en sommes qu'à quelques semaines, pourquoi pas Noël, comme occasion par excellence de s'y atteler ?
Nulle question de dogme, de rituel outrancier (même si je n'ai rien contre), juste le fait de ré-apprendre à s'émerveiller. En somme, s'octroyer un zeste d'élan prosaïque pour un retour évolutif à l'essentiel…

Parlons de l'enfance, vaste sujet ! De tâtonnements en accomplissements, de frustrations en extases, voilà un jardin de souvenirs impérissables où l'âme se sculpte.
Quand j'y pense, je réalise avoir compris assez rapidement, au fil des rencontres, des discussions, des différentes expériences vis-à vis de mes semblables, le long de ces quelques étapes de jeunesse, que même les enfances les plus complexes détenaient leurs étoiles filantes, leurs digressions de volupté.
Personnellement, si je me suis souvent senti seul, peu considéré, mes nombreuses évasions contemplatives m'ont toujours sauvé. Ces dernières, fondations hédonistes, qu'on se le dise, débordaient de musique, bien évidemment, mais aussi de lecture, de nature, de saveurs… Et il s'avère que, toutes phases confondues, j'ai toujours glané en ces douces périodes de Noël une salutaire énergie de renouveau, sans trop pouvoir l'expliquer. Je suis loin d'être le seul mais laissez moi vous faire part de ma perception et voyez si elle vous inspire ou pas.

N'ayant pas été élevé dans les traditions religieuses, fils de père juif et de mère chrétienne, non baptisé, revendiquant même un certain refoulement à leur encontre, lorsque j'eus constaté les visions écoeurantes et étriquées de certains ignares autour de moi, je n'étais pas vraiment destiné à ressentir un abracadabrant ravissement vis-à vis de Noël. Mais plus tard, prenant le soin d'étudier les grandes lignes théologiques, afin d'apprendre à les "penser" un peu mieux, je dois dire que j'en vins même à éprouver une véritable admiration pour les gens qui désiraient puissamment s'élever, quelle que soient leurs aspirations spirituelles, tant qu'ils conservaient une tolérance universelle et ne venaient pas tenter d'imposer quoi que ce soit à qui que ce soit.
Tout bien pesé, je n'affectionne pas Noël comme un pratiquant mais comme un être qui y puise une source inconditionnelle et cosmique d'émerveillement, sous le signe de l'union.
Il s'agit certainement là d'un héritage de ce que l'on nomme sans trop réfléchir "insouciance", faisant que je me surprends encore aujourd'hui à trépigner d'impatience à l'idée de faire plaisir à mes proches, flâner dans les rues repues d'ornements inspirés des féériques contes de Noël, admirer les balcons et les jardins illuminés… L'occasion, allons-y, de flatter chaque sens, des odeurs de sapins à celles des marrons chauds, en passant par le goût du vrai chocolat...

Je me souviens, à ce propos, de ces hivers où je remplissais mon cartable d'écolier de modestes friandises à partager, de surcroît avec celles et ceux qui n'avaient généralement pas grand chose. L'idée du manque chez mon prochain me terrifiait. C'est comme ça…Ces parenthèses, régies en grande partie par ma mémoire sensorielle, me confortent dans l'idée qu'au gré des choses les plus simples, le bonheur peut avoir raison de nous, quels que soient l'âge et les circonstances.
Autant de madeleines de Proust et de petites gouttes de plaisir gravitant autour de ce noyau d'images que je garde précieusement; autant d'inestimables perles que j'ai tenté d'apprivoiser, éduquer, conserver, histoire de ne pas laisser les années les estomper, subsistant curieusement, face aux surprises qu'elles n'ont de cesse de nous léguer.
Puissions-nous ne jamais perdre de vue que nous ne sommes rien et par conséquent transcender le voyage, entre ciel et terre.
Vous rendez-vous compte à quel point les gens ont du mal à quitter leur perpétuelle surconsommation, leur suractivité, leurs milliards d'angoisses de performance ?
Le quotidien est rempli de bien trop de sérieux, de lutte continuelle pour l'image policée de soi-même et de tout ce que nos vies comportent.
Lâcher-prise, apprendre à simplifier, ne trahira pas nos ambitions de vies les plus folles, notre sens des responsabilités et notre vigilance, j'en suis intimement persuadé…je dirais même que nos inspirations n'en seront que décuplées.
Et ceci ne s'apparente en rien à du fourvoiement, il s'agit d'une proposition de profiter de ces divers vecteurs de félicités, en s'offrant, sans aucun remord, de vraies excursions en pleine conscience, bénéficiant du moindre instant de grâce, à partager à fortiori (quitte à me répéter), afin de faire un peu d'ordre dans nos têtes repues de foires tumultueuses en tout genre, afin de mettre un peu plus d'espace dans nos constants tourbillons.

Bien sûr, Noël fut un exemple, parmi tant d'autres…
L'émerveillement est partout… Après, il est évident que chacun fait comme il le souhaite.
Être heureux n'est pas une obligation, ni une facilité pour celles et ceux qui le décident un jour.
Mais quelque-chose me dit que ça en vaut la peine. :)

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